-« Il existe deux sortes d’aventuriers. Y’a les ceusses qui lisent les bon conseils de Tonton Archimède, et qui arrivent parfois à l’âge de la retraite, et puis il y a les autres…
Parce que l’aventurier, il a aussi ses plaies : la rencontre aléatoire, la remarque déplacée, le mauvais couloir, l’alcool frelaté, sans parler des maladies vénériennes… Alors voilà, pour pas laisser les bouffeurs de Gob’ en roue libre, moi Archimède, j’ai décidé de vous faire profiter de mon expérience. Et tiens-toi bien gamin, pour pas un rond ! Une sorte de sacerdoce, quoi…
Alors voilà comment que ça se présente. D’abord, y’a l’avis de l’autochtone, le bouseux, bref le gars du cru. Et puis après j’y vais de mon petit commentaire, et tu sais pourquoi ? Parce qu’il faut jamais laisser le dernier mot au péquenaud, à cause de l’exagération. Le péquenaud, il est chauvin, sinon y serait pas péquenaud, forcément. C’est du genre à vous faire passer un lézard pour dragon, ce qu’est pas gênant en soit, ou au contraire un dragon pour un lézard, ce qu’est quand même plus emmerdant, surtout en début de carrière.
Alors vas-y, collègue, lis, profite, tu me remercieras plus tard. »
Archimède le Teigneux. (AlT pour les intimes)
Histoire
Bamizaar était autrefois une île du Moyen-Orient. Le dernier combat entre le Grand-père des Sorciers (le champion de l’humanité) et l’Esprit des orages (le représentant des « monstres ») – qui vit, on le sait bien, la victoire du premier et instaura l’hégémonie de l’espèce humaine sur le monde – déclencha l’explosion de la montagne des cendres, qui s’éleva haut dans l’atmosphère et retomba telle une comète. Sa chute provoqua un raz-de-marée gigantesque. Le roi-sorcier de Bamizaar arracha son île à la mer pour la préserver. Depuis, elle flotte et se déplace dans les airs selon un itinéraire (presque) régulier.
Géographie
Vue du sol, Bamizaar est une énorme motte de terre en forme de cône renversé. On voit en se rapprochant quelques racines dépasser de ce côté-ci. Vue du ciel, c’est une cité multicolore et grouillante d’activité. On distingue le Palais, gigantesque construction de pierres blanches. Autour du Palais, on trouve l’observatoire, les universités, les bibliothèques. De splendides jardins séparent le Palais des Quartiers vieux (quartiers datant d’avant l’envol) habités par la caste des Zurenedin. Puis viennent les Quartiers neufs, peuplés des migrants arrivés au fil des siècles par l’intermédiaire des oiseleurs. Ils sont aussi regroupés en castes, dont le prestige dépend de la date d’arrivée (plus on est ancien sur Bamizaar et plus on est respecté). Quelques-unes dans l’ordre d’ancienneté : la caste des changeurs (secrétaires, douaniers, agents comptables : humains réfugiés des guerres du Mordor), la caste des barbes (à la fois agents de sécurités et policiers, mais aussi tueurs à gage ou agents de recouvrement : descendants de rescapés d’une tribu naine en perdition sur un navire démâté), la caste des pieds sales (manœuvres, hommes à tout faire : humanoïdes de toute race parmi les derniers arrivés). Plus les quartiers sont neufs et plus ils ressemblent à des ghettos.
Deux rivières alimentent la ville. La première jaillit dans la fontaine du palais (une fontaine de plusieurs dizaines de mètres carrés) puis court par un système de canaux à travers le palais et les Quartiers vieux. L’eau qui s’écoule est récupérée en fin de parcours et renvoyée à la rivière par un autre seuil. C’est aussi le cas de la deuxième rivière qui alimente les quartiers neufs sans réellement suffire. Chacun essaie de se bâtir sa citerne et de recueillir l’eau de pluie, mais tous les ans, plusieurs personnes meurent de soif.
Administration
Bamizaar a deux exigences : se maintenir en l’air en s’approvisionnant (notamment en eau), et commercer. Cela se traduit par un gouvernement bicéphale : le califat des Zéphyrs (ou Zéphirat) d’un côté, et la satrapie du caravansérail de l’autre. Le Zéphirat possède une légitimité historique car cette institution remonte à l’époque du roi sorcier. Les califes règnent de père en fils (on choisit dans des progénitures en général nombreuse le plus puissant mage et le plus apte à régner). Ils sont entourés de vizirs et de conseillers, tous choisis dans les universités de magie de Bamizaar, elles-mêmes sous le commandement direct du calife. C’est un gouvernement que l’on pourrait qualifier d’oligarchie magique, qui choisi ses membres dans la caste des mages. Le Zéphirat veille à la sécurité de Bamizaar et à son approvisionnement en eau : deux rivières traversent la ville. Il s’agit de rivières « terrestres » détournées grâce à un seuil magique. La sous caste des mages-astrologues est chargée de déterminer le trajet exact de Bamizaar dans les prochaines semaines. Quant à la satrapie, c’est une association de guildes commerçantes sur qui repose aussi la survie de la cité, puisque cette dernière ne produit rien et n’a aucune ressource. Elle ne vit que grâce au commerce (tous les commerces, y compris celui des esclaves). La caste des astrologues a pour fonction de déterminer précisément les « dates commerçables », c'est-à-dire les périodes où l’on est suffisamment proche d’une autre cité pour commercer avec, via les oiseleurs. Ces derniers, qui forment aussi une sous-caste de la caste des mages, possèdent le don de communiquer avec des sortes de Rocs. Ils assurent les échanges. Les guildes de la satrapie sont aux mains des descendants des habitants originels de l’île (la caste des Zurenedin, « ceux qui étaient là avant l’envol »). Les Zurenedin gèrent aussi le quotidien de la cité (justice, hygiène, entretien…). Tous ne sont pas de très bonne moralité et la corruption est passée dans les mœurs.
Un côté sombre
Pensez un peu à la somme de magie qu’il faut réunir pour maintenir Bamizaar en l’air. D’où vient cette énergie. Est-ce seulement parce que la fertilité de ses habitants est défaillante que Bamizaar est si gourmande en migrants ?