Le réveil d’Anastareth


Un être à la prestance angélique sur une falaise regarde l’horizon les yeux perdus dans un océan de pensées. Aujourd’hui est le jour de son réveil, de sa véritable identité ; elle sait enfin son importance dans l’équilibre universel. Demain viendra le moment de son combat au sein de l’univers au nom de la justice, ange à la grâce divine portant une armure de lumière ; elle se dresse fièrement devant une mer infinie d’entités aux formes humaine et animale constituant une armée avec à ses cotés un dragon blanc de petite taille cuirassé d’une armure argentée. Ses yeux brillent comme pour exorciser ses sentiments, des souvenirs enfouis tel un soleil perdu depuis longtemps et qui resurgirait derrière l’horizon pour sa première fois… Son regard se trouble et elle ferme les yeux se souvenant du pourquoi elle en est arrivée là…

Elle se souvient qu’il y a quelque temps déjà, elle se trouvait aussi sur une montagne, cherchant des réponses à ses questions troublées d’incertitudes, un passé oublié a rongé son cœur et insufflé à ses pensées un poids bien trop lourd à porter…

Terres des hommes en l’an 2990, le monde a bien changé…

Le paradis sur terre promis à l’homme est devenu une réalité, mais au prix d’effroyables sacrifices… En l’an 2065, une terrible guerre envenima les hommes qui détruisirent la planète entière, par le biais de leur soif de pouvoir et de leur égoïsme envers tous les êtres terrestres. Ils réveillèrent une entité puissante, endormis depuis la nuit des temps : Gaia, l’esprit de la planète terre. Gaia meurtrie par tant de haine s’éleva devant les hommes, et de sa colère érigea des cataclysmes d’une violence inouïe afin de mettre un terme à l’existence du peuple humain. Mais un monde inconnu nommé Ianamae régit par les énergies positives de chaque chose, répondit à l’appel de détresse de la planète et promit de reconstruire le monde et de guider les hommes vers leur véritable destiné.

Ianame la gardienne de l’amour et de la lumière, suivie de quatre autres gardiens des mondes régissant les énergies positives, Anthares gardien des éléments et du feu céleste, Zaankha gardienne des morts et des esprits, Vidära gardienne de la vie et de la création et Nadoorda gardien de la nature et des forces primaires, aidèrent les hommes à reconstruire le monde. Les portes oubliées donnant au monde extérieur furent ré ouverte et de nouvelles formes de vie apparurent sur la planète : des elfes, des nains, des gnomes, des crystaliens, des esprits élémentaires et bien d’autres, venus encadrer les êtres humains en leur apportant leurs savoirs.

La planète terre fut rebaptisée Gaia en allégeance et en hommage à l’esprit de la planète. Pendant plus de 700 ans Gaia était devenue un véritable paradis en syntonie avec les terres de Ianame, chacune apportant sa part égale de bonnes énergies. Les hommes devenaient enfin des êtres matures et, au travers des autres races, ils découvrirent de nouveaux horizons que sont la magie, la spiritualité et la sagesse. Le monde fut dirigé vers le respect, la liberté et la fraternité, chaque race ayant son mot à dire. Pour cela une assemblée constituée des représentants de chaque peuple veillait au bon développement terrestre.

Mais le bien et le mal sont indissociables. Ils forment à eux deux un équilibre fragile et bientôt Gaia qui était le royaume de la neutralité ne tarda pas à tomber dans le déséquilibre. Des entités négatives issues du royaume d’Edoran complotèrent en secret contre ces terres qui s’étaient alliées au royaume de Ianame. Une malveillance s’insinua dans cette belle terre, une obscurité sans cesse croissante s’imprégna dans le cœur des hommes, cet être si facilement miroitable. Malgré leur évolution positive la discorde ne tarda pas à se manifester.

Des murmures malsains rappelèrent aux hommes que « avant la planète leur appartenait… À eux seuls… » et firent naître une jalousie et un goût de nouvelles conquêtes. Les hommes décidèrent de former une caste et de se séparer du conseil qu’ils avaient formé avec les autres races et de nouvelle guerre éclata appeler Guerres de Dominations. En l’an 2850 une trêve fut annoncée et chaque race décida de choisir une contré pour ainsi s’isoler les uns des autres et éviter la disgrâce de l’esprit de la planète. La paix était revenue, mais le sentiment de jalousie associé à la domination régnait toujours.

Ainsi la planète fut divisée en quatre partie : le Nord appartenait aux nains et aux gnomes, l’Est à l’elfe et à la race sylvestre, l’Ouest aux hommes, quand à la quatrième elle symbolisait les terres neutres ou certains choisirent de poursuivre les anciens principes. Les crystaliens, quant à eux choisirent de s’isoler dans des endroits loin des autres races. Cependant une force très sombre continua à se développer en secret et corrompu les flux énergétiques de la terre vers le royaume de la gardienne Ianame ; les terres de Ianame s’affaiblissaient, empoisonnées par le tourment. Les mondes d’Edoran en profitèrent pour attaquer la gardienne. Celle-ci épuisée, décida d’enfermer son âme dans un artefact de lumière appelé Flamme de Ianame, construit des propres mains de Zaankha dans l’espoir d’un jour nouveau où elle pourrait revenir apporter l’équilibre. L’artefact fut confié à Anastareth son ange protecteur.

Alors que les force d’Edoran assiégeaient la demeure de Ianame, Anastareth couvert par une armée de dragons blancs réussit à s’enfuir avec la flamme, aveuglant les armées adverses. Elle se réfugia au cœur d’une montagne au régnait Anachronos le demi-dieu et père de tous les dragons. Elle lui demanda de veiller sur l’âme de Ianame. Mais Anachronos dans sa neutralité décida de confier cette tache à son fils Antarions à la puissance légendaire.

À son retour, Anastareth fut victime d’un guet-apens dirigé par Chaanka la main droite d’Edoran. Le combat fut intense et long et Anastareth fut vaincue ; malgré ses blessures, elle put invoquer un éclair de lumière si puissant qu’il aveugla son adversaire et elle réussie à s’enfuir. Plus tard, les ailes brisées, elle tomba du ciel et s’embrasa sur terre : Anastareth fut défaite et depuis elle est jugée détruite et son nom oublié de tous.

De nos jours, le monde de Gaia est troublé, envenimé, de ne plus sentir la présence de la gardienne Ianame, celle qui leur a apporté une seconde chance. Les mensonges de certain ont contaminé les hommes ; dans leur conscience à vouloir croire qu’on les avait abandonnés et, de ce sentiment, les humains se mirent à détester la gardienne pour son silence. Quant aux autres, ils voulurent y croire encore, et de nouveaux conflits éclatèrent entre les races, des conflits de croyances.

Edoran posa sa marque comme nouvel essor de la planète et beaucoup suivirent ses principes fondés sur la haine et la peur ; malheureusement la souillure proliféra dans le monde…

Aujourd’hui nous sommes en 2990 dans les terres neutres où règnent encore l’espoir et une certaine bienveillance. Au sommet d’une falaise, une elfe reste songeuse, regardant au loin, la pensée perdu ; des lacunes récurrentes encombrent son esprit comme si son passé avait été effacé… Une larme perle à la lisière de ses yeux bleus, limpides comme le cristal, tel un nuage chargé d’eau mais qui n’oserait pas se déverser par peur d’inonder les terres de sa trop lourde cargaison. Cette larme coule lentement sur un visage d’une finesse exquise pour s’en venir mourir sur le bord de ses lèvres murmurant le pourquoi de son existence. Le vent souffle sur ses cheveux légers à la couleur pure et argentée, comme pour la consoler d’une caresse divine. Dans le lointain, une voix retentie.